MÉRIADEC,
seigneur de Traon-Mériadec (Saint-Jean-du-Doigt)
seigneur de Traon-Mériadec (Saint-Jean-du-Doigt)
Marie de France. Manuscrit copié à Paris en 1285-1292, enluminé par le Maître de Jean de Papeleu. BnF, Bibliothèque de l’Arsenal, Ms. 3142 fol. 256.
Marie de France, poétesse vraisemblablement au service du roi d'Angleterre Henri II de Plantagenêt, écrit entre 1160 et 1180 un poème narratif nommé "le lai de Guigemar" en langue anglo-normande.
Elle y fait allusion à un conflit entre Guyomarc'h II vicomte de Léon et un puissant seigneur nommé Mériadec, qui joue le rôle ici du « méchant seigneur».
Entre 1075 et 1077, une révolte contre le duc de Bretagne Hoël est menée par les féodaux Geoffroy Botherel, fils d’Eon de Penthièvre, Geoffroy Gregonat, comte de Rennes et Eudon de Porhoët. Mériadec appartient à ce clan et mène la lutte contre son voisin, Guyomarc’h de Léon allié, à cette occasion, du duc Hoël.
André-Yves Bourgès situe le fief de Mériadec à Plougasnou :
"C’est également en Plougasnou qu’il faut peut-être localiser le château du seigneur Meriadec, puissant seigneur local, dont le conflit avec Guyomarc’h de Leon, sous le règne du duc Hoël (1066-84), a été rapporté par Marie de France (lai de Guigemar): en effet, Saint-Jean-du-Doigt, autrefois trêve de Plougasnou, portait originellement, le nom de Traon Meriadec, « le val de Meriadec », seul vestige toponymique qui ait gardé le souvenir de ce personnage dans la zone d’influence des vicomtes de Léon au XIIe siècle (1)"
Elle y fait allusion à un conflit entre Guyomarc'h II vicomte de Léon et un puissant seigneur nommé Mériadec, qui joue le rôle ici du « méchant seigneur».
Entre 1075 et 1077, une révolte contre le duc de Bretagne Hoël est menée par les féodaux Geoffroy Botherel, fils d’Eon de Penthièvre, Geoffroy Gregonat, comte de Rennes et Eudon de Porhoët. Mériadec appartient à ce clan et mène la lutte contre son voisin, Guyomarc’h de Léon allié, à cette occasion, du duc Hoël.
André-Yves Bourgès situe le fief de Mériadec à Plougasnou :
"C’est également en Plougasnou qu’il faut peut-être localiser le château du seigneur Meriadec, puissant seigneur local, dont le conflit avec Guyomarc’h de Leon, sous le règne du duc Hoël (1066-84), a été rapporté par Marie de France (lai de Guigemar): en effet, Saint-Jean-du-Doigt, autrefois trêve de Plougasnou, portait originellement, le nom de Traon Meriadec, « le val de Meriadec », seul vestige toponymique qui ait gardé le souvenir de ce personnage dans la zone d’influence des vicomtes de Léon au XIIe siècle (1)"
Guyomarc'h II semble donc être le "Guigomar" du lai de Marie de France. C'est aussi ce que pense Pierre Le Baud (ca 1450-1505), aumônier de la reine Anne et historien de la Bretagne. Guyomarc'h semble avoir participé à la première croisade. Sa vie est peu connue si ce n'est qu'il semble avoir été, en 1103, "occis en son propre pays par la déloyauté des léonenses ses sujets (2)".
Son fils Hervé Ier, fonde le prieuré de Saint-Martin de Morlaix le 3 mars 1128. Il est présent en 1119 aux funérailles du duc Alain Fergent.
Au début du XIIe siècle, les vicomtes du Léon sont en possession d'un vaste domaine qui s'étend dans le Léon (Pagus Leonensis) et le Pougastel (Pagus Castelli) et dont le chef–lieu paraît être la ville de Morlaix dominé par son château. Trois prieurés furent fondés par les vicomtes autour de cette forteresse, Saint-Mathieu, Saint-Melaine et Saint Martin. La charte de donation de ce dernier, datée du 3 mars 1128, montre que les vicomtes possèdent des droits d'origine très ancienne, ce qui pourrait signifier que le lignage descendrait d'un vicomte carolingien.
Cette situation perdure jusqu’à l’époque de Guyomarc’h V de Léon qui dut céder le château de Morlaix et les territoires à l'Est de la rivière qui formèrent pat la suite la châtellenie de Morlaix-Lanmeur (3).
Plougasnou, située dans le « pagus Castelli », dépendait probablement, au début du XIIe siècle, du domaine des Guyomarc’h. La paroisse possèdait un manoir portant le nom de Kervescontou, "la ville aux vicomtes" qui pourrait rappeler cette appartenance.
Christian MILLET, André-Yves BOURGÈS
Plougasnou, située dans le « pagus Castelli », dépendait probablement, au début du XIIe siècle, du domaine des Guyomarc’h. La paroisse possèdait un manoir portant le nom de Kervescontou, "la ville aux vicomtes" qui pourrait rappeler cette appartenance.
Christian MILLET, André-Yves BOURGÈS
________________________________________________________________________________________________________________
1 Bourgès André-Yves, "le contexte idéologique du développement du culte de saint Mériadec en Bretagne au bas Moyen-Âge" – dans Saint-Jean-du-Doigt, des origines à Tanguy Prigent – CRBC – Kreiz 14, Brest 2001.
2 Bourgès André-Yves, "L’expansion territoriale des vicomtes de Léon à l’époque féodale" – Bull. Soc. Archéol. du Finistère Tome CXXVI, 1997.
3 Kernévez, Patrick et Bourgès André-Yves, "Généalogie des vicomtes de Léon (XIe, XIIe et XIIIe siècles)" – Bull. Soc. Archéol. du Finistère Tome CXXXVI, 2007.
2 Bourgès André-Yves, "L’expansion territoriale des vicomtes de Léon à l’époque féodale" – Bull. Soc. Archéol. du Finistère Tome CXXVI, 1997.
3 Kernévez, Patrick et Bourgès André-Yves, "Généalogie des vicomtes de Léon (XIe, XIIe et XIIIe siècles)" – Bull. Soc. Archéol. du Finistère Tome CXXXVI, 2007.
HOËL, duc de BRETAGNE
Conan II, duc de Bretagne et comte de Rennes meurt en 1066 devant Château-Gontier. A 26 ans, il est sans postérité. Le duché échoit à sa sœur Havoise, épouse de Hoël, comte de Cornouaille qui devient duc. En fait, ce dernier contesté par plusieurs vassaux ne règne que sur la partie Sud du duché. La partie Nord lui échappent : la vicomté de Léon, le comté de Rennes tenu par Geoffroy Grégonat, demi-frère de Conan II et entre les deux les terres contrôlées par Eudes de Penthièvre, oncle de Conan II, prétendant au titre de duc "en génération masculine". Cette situation engendre plusieurs conflits dont, semble-t-il, celui qui se déroule entre Guyomarc'h II, vicomte de Léon et Mériadec un allié de Eudes de Penthièvre.
Conan II, duc de Bretagne et comte de Rennes meurt en 1066 devant Château-Gontier. A 26 ans, il est sans postérité. Le duché échoit à sa sœur Havoise, épouse de Hoël, comte de Cornouaille qui devient duc. En fait, ce dernier contesté par plusieurs vassaux ne règne que sur la partie Sud du duché. La partie Nord lui échappent : la vicomté de Léon, le comté de Rennes tenu par Geoffroy Grégonat, demi-frère de Conan II et entre les deux les terres contrôlées par Eudes de Penthièvre, oncle de Conan II, prétendant au titre de duc "en génération masculine". Cette situation engendre plusieurs conflits dont, semble-t-il, celui qui se déroule entre Guyomarc'h II, vicomte de Léon et Mériadec un allié de Eudes de Penthièvre.
Retour à la page Histoire de Plougasnou