Le petit train
La gare de Plougasnou, carte postale (collection particulière).
Jusqu'à l’avènement de l’automobile, la commune de Plougasnou et la station balnéaire de Primel-Trégastel était reliée à la gare de Morlaix par un service hippomobile.
Dès 1902, la commune de Plougasnou réfléchit à une ligne de chemin de fer. Elle est réalisée en 1912 par les Chemins de Fer Armoricain. Il fallait compter une heure un quart environ pour faire le trajet. En 1913, dès la première année de mise en circulation, il y avait trois départs de Morlaix et trois départs de Primel.
La station de départ était située en bas du viaduc de Morlaix, côté Trégor. Elle servit par la suite d’office de Tourisme. La ligne desservait Ploujean, franchissait le Dourduff sur un pont qui est devenu aujourd’hui routier, faisait une halte à Saint-Antoine, où des correspondances étaient proposées pour Lanmeur et Plestin. Puis elle filait dans la campagne avec des haltes à Kerfulupès en Plougasnou, à Traon ar C’hoat à Saint-Jean-du-Doigt, à la gare de cette dernière commune, observait une halte à la gare de la Métairie, au bourg de Plougasnou, à Saint-Nicolas et, enfin, s'offrait une petite descente jusqu'à Primel.
Elle modifia la fréquentation touristique et améliora parallèlement la commercialisation de la marée et le développement du port de pêche voisin ainsi que le cheminement des pierres de gabbro extraite de la carrière de Primel. Les allers-retours du petit train ne dureront que jusqu’en 1934 malgré la mise en service d’un train dit « de plaisir » les samedis et dimanches. Cette ligne fut celle qui eut donc la durée de vie la plus courte du département puisque l’une des dernières mises en circulation et une des premières fermées. C’est aussi celle qui a laissé dans la population le plus beau souvenir, empreint de beaucoup de nostalgie, de la "Belle époque" dans la région.
Une chanson de M. Pineau-Flamanc que chantait Jean Guillesser, pour stigmatiser sa lenteur (celle du petit train), retrace la vie, de la naissance à la mort, d’une passagère sur l’air de « La Paimpolaise ».
La gare de Plougasnou existe toujours et se trouve face au stade de football en contrebas du bourg côté ouest. Celle de Primel, propriété privée, est en bas de la carrière.
Dès 1902, la commune de Plougasnou réfléchit à une ligne de chemin de fer. Elle est réalisée en 1912 par les Chemins de Fer Armoricain. Il fallait compter une heure un quart environ pour faire le trajet. En 1913, dès la première année de mise en circulation, il y avait trois départs de Morlaix et trois départs de Primel.
La station de départ était située en bas du viaduc de Morlaix, côté Trégor. Elle servit par la suite d’office de Tourisme. La ligne desservait Ploujean, franchissait le Dourduff sur un pont qui est devenu aujourd’hui routier, faisait une halte à Saint-Antoine, où des correspondances étaient proposées pour Lanmeur et Plestin. Puis elle filait dans la campagne avec des haltes à Kerfulupès en Plougasnou, à Traon ar C’hoat à Saint-Jean-du-Doigt, à la gare de cette dernière commune, observait une halte à la gare de la Métairie, au bourg de Plougasnou, à Saint-Nicolas et, enfin, s'offrait une petite descente jusqu'à Primel.
Elle modifia la fréquentation touristique et améliora parallèlement la commercialisation de la marée et le développement du port de pêche voisin ainsi que le cheminement des pierres de gabbro extraite de la carrière de Primel. Les allers-retours du petit train ne dureront que jusqu’en 1934 malgré la mise en service d’un train dit « de plaisir » les samedis et dimanches. Cette ligne fut celle qui eut donc la durée de vie la plus courte du département puisque l’une des dernières mises en circulation et une des premières fermées. C’est aussi celle qui a laissé dans la population le plus beau souvenir, empreint de beaucoup de nostalgie, de la "Belle époque" dans la région.
Une chanson de M. Pineau-Flamanc que chantait Jean Guillesser, pour stigmatiser sa lenteur (celle du petit train), retrace la vie, de la naissance à la mort, d’une passagère sur l’air de « La Paimpolaise ».
La gare de Plougasnou existe toujours et se trouve face au stade de football en contrebas du bourg côté ouest. Celle de Primel, propriété privée, est en bas de la carrière.
La gare de Plougasnou, carte postale (collection particulière).
La chanson du petit train
I
Une demoiselle à l’air timide Un soir en gare de Morlaix Afin de prendre le rapide Au chef demandait un billet Et commodément dans le compartiment Elle s’installe et un beau jeune homme Vint s’asseoir auprès de la belle Disant vous pouvez faire un somme Si vous allez à Trégastel II Le jeune homme et le jeune fille Avaient des sourires engageants Et comme elle était gentille Ils se fiançaient à Ploujean Et tous deux s’aimèrent Et se le prouvèrent En passant au Bas de la Rivière Neuf mois plus tard et sans émotion Aidée de la garde-barrière Mit au monde un gros garçon III Au Dourduff l’enfant du rapide Courait déjà comme un vrai lapin Et comme il n’était pas timide Causait avec le chef de train Et l’express toujours Filait nuits et jours A Plouézoc’h sa bonne mère Lui mit son premier pantalon Et en passant à Kermouster Faisait sa première communion |
IV
Le rapide filait à toute allure Arrivé à Saint-Jean-du-Doigt L’enfant descendit de voiture Afin de visiter l’endroit Là il constata la crise du tabac Apprenant que la France est en guerre Depuis trois ans avec les Allemands Dit je suis en âge d’être militaire Je dois faire mon devoir immédiatement V Le chef de train comprenant la chose L’expliqua au mécanicien Qui de charbon doublant la dose Lui dit t’en fais pas l’ancien Je pense qu’avant le 15 août Je serai à Plougasnou Et donnant le maximum de vitesse Aussitôt le rapide s’élança Trois mois après on le vit arriver à Saint-Nicolas VI Un beau jour le rapide arrive A la gare de Trégastel Sur le quai l’anxiété est vive Car chacun attend des nouvelles Le jeune homme expliqua A une femme qui était là Votre sœur qui était ma mère Etait jeune en quittant Morlaix Mais de vieillesse la pauvre chère Est morte pendant le trajet |
Pierre MERRET, Christian MILLET
La gare de Primel-Trégastel (cl. P. Virion)