Jean-Marie Hervé en 1946, collection Y. Sypiorski
Jean-Marie Hervé, mon père.
Un marin pêcheur du Diben, un Français libre.
Il a "bien servi le pays en un temps où il y avait grand mérite à le faire !" Charles de Gaulle
Sa jeunesse au Diben.
Mon père est né à Plougasnou le 18 juin 1890. Sa mère, une enfant abandonnée sous le porche d'une église, fut déclarée Annette, Guillemette Larici. Pourquoi ce nom ? Annick Bozec très investie dans les recherches du patrimoine me rappelait une ancienne coutume : pour dénommer un enfant trouvé, on ouvrait un livre au hasard et les premières lettres décidaient du nom à donner. Larici devint oralement la Russie, d'où le surnom de ses enfants. Pour mon père Jeanmarc'h ar russe.
Notre grand'mère aura une vie très rude, restée veuve sans ressources avec quatre fils : Yves, Jean-Marie, Yvon ct Laurent, son mari François Hervé mort de tuberculose.
Quand son père mourut, mon père, à neuf ans garda les vaches au lieu d'aller à l'école. Il apprendra à lire au service militaire. En écriture, il saura seulement signer son nom.
Pour nourrir ses enfants Mamm Annette allait au quai du port, quand les bateaux rentraient de la pêche leur marée achevée, pour y recevoir quelques touilles (chiens de mer qui servaient comme appât sur les palangres) que, dans un panier en osier placé sur sa tête, elle allait proposer dans les fermes de sa connaissance.
Mon père nous racontait son enfance à Kermorphézen, toutes les choses de son temps. Il avait de qui tenir, d'un aïeul qui était barde, Nonig Hervé, qui composa des chansons qui ne furent jamais transcrites et il redisait sous le porche de l'église le sermon du prêtre pendant la messe.
Le village du Diben s'investissait beaucoup dans les festivités du pardon voué à Saint-Etienne et fêté le premier ou deuxième dimanche du mois d'août selon l'heure des marées.
En son temps, mon père était l'un des organisateurs des jeux, de la mer, régates et concours à la rame et à la godille, de la terre, en particulier la course aux chevaux de trait. Il en a été l'instigateur. Sans doute était-ce notre bon voisinage avec la grande ferme de Keravéec qui l'attacha à cette compétition. Je me souviens de voir les puissants chevaux de Keravéec, de Kerbignon, Paimpoul et Kermorphézen, trotter plus que galoper le long de la route qui suit l'anse du Diben jusqu'à l'entrée du village de Trégastel, course que l'on suivait aisément des yeux et qui avait beaucoup de succès auprès des paysans.
Suivaient les festivités locales que l'on retrouvait dans tous les pardons, en particulier pour les adultes. Par exemple le jeu dit "du polochon". Imaginez deux barriques sur lesquelles est posée une planche flexible. Deux hommes luttent pour descendre son rival à grands coups de polochon en s'aventurant sur la planche. Mon père était imbattable. Et encore au jeu "étriper le matou"; Deux hommes tenant en leurs mains en quinconce un gourdin et chacun s'arc boutant sur les pieds de l'autre, cherchait à soulever son rival. Mon père était toujours vainqueur. Sa force était proverbiale.
Mon père nous racontait son enfance avec des rires et des larmes. Je ne l'ai jamais entendu incriminer sa pauvre mère. II n'en fit jamais un complexe.
II participait à la vie du pays.
J'ai beaucoup consulté les Archives du Ministère des Armées à Brest et c'est ainsi que j'ai pu reconstituer la carrière maritime de mon père que je rappelle en annexe 1.
C'est ainsi que je découvris qu'il fit le Cap Horn sur la "Ville de Douai" en 1906/1907 et sur l'"Empereur Mélénik" en 1907/1908.
Notre grand'mère aura une vie très rude, restée veuve sans ressources avec quatre fils : Yves, Jean-Marie, Yvon ct Laurent, son mari François Hervé mort de tuberculose.
Quand son père mourut, mon père, à neuf ans garda les vaches au lieu d'aller à l'école. Il apprendra à lire au service militaire. En écriture, il saura seulement signer son nom.
Pour nourrir ses enfants Mamm Annette allait au quai du port, quand les bateaux rentraient de la pêche leur marée achevée, pour y recevoir quelques touilles (chiens de mer qui servaient comme appât sur les palangres) que, dans un panier en osier placé sur sa tête, elle allait proposer dans les fermes de sa connaissance.
Mon père nous racontait son enfance à Kermorphézen, toutes les choses de son temps. Il avait de qui tenir, d'un aïeul qui était barde, Nonig Hervé, qui composa des chansons qui ne furent jamais transcrites et il redisait sous le porche de l'église le sermon du prêtre pendant la messe.
Le village du Diben s'investissait beaucoup dans les festivités du pardon voué à Saint-Etienne et fêté le premier ou deuxième dimanche du mois d'août selon l'heure des marées.
En son temps, mon père était l'un des organisateurs des jeux, de la mer, régates et concours à la rame et à la godille, de la terre, en particulier la course aux chevaux de trait. Il en a été l'instigateur. Sans doute était-ce notre bon voisinage avec la grande ferme de Keravéec qui l'attacha à cette compétition. Je me souviens de voir les puissants chevaux de Keravéec, de Kerbignon, Paimpoul et Kermorphézen, trotter plus que galoper le long de la route qui suit l'anse du Diben jusqu'à l'entrée du village de Trégastel, course que l'on suivait aisément des yeux et qui avait beaucoup de succès auprès des paysans.
Suivaient les festivités locales que l'on retrouvait dans tous les pardons, en particulier pour les adultes. Par exemple le jeu dit "du polochon". Imaginez deux barriques sur lesquelles est posée une planche flexible. Deux hommes luttent pour descendre son rival à grands coups de polochon en s'aventurant sur la planche. Mon père était imbattable. Et encore au jeu "étriper le matou"; Deux hommes tenant en leurs mains en quinconce un gourdin et chacun s'arc boutant sur les pieds de l'autre, cherchait à soulever son rival. Mon père était toujours vainqueur. Sa force était proverbiale.
Mon père nous racontait son enfance avec des rires et des larmes. Je ne l'ai jamais entendu incriminer sa pauvre mère. II n'en fit jamais un complexe.
II participait à la vie du pays.
J'ai beaucoup consulté les Archives du Ministère des Armées à Brest et c'est ainsi que j'ai pu reconstituer la carrière maritime de mon père que je rappelle en annexe 1.
C'est ainsi que je découvris qu'il fit le Cap Horn sur la "Ville de Douai" en 1906/1907 et sur l'"Empereur Mélénik" en 1907/1908.
Jean-Marie Hervé novice sur le cap-hornier "L'Empereur Ménélick", 1907/1908. Coll. Yvonne Sypiorski.
Dans la tourmente de la Grande Guerre
Mon père fut tiré au sort pour le service militaire en 1910, quatre années sous les drapeaux, dans la marine bien sûr. Puis c'est la guerre. Quelles meilleures recrues que les troupes fraîchement exercées à l'art du combat. Les Allemands ont envahi la Belgique. Combien de fois ai-je entendu les noms d'Ypres, Nieuport, Dixmude lors de la bataille de l'Yser ? La bataille fait rage, les fusiliers marins troupes de choc, sont à l'avant garde. Ils devaient tenir 4 jours la ville de Dixmude. Ils tinrent trois semaines. La ville fut totalement détruite. Pour son comportement héroïque, la Brigade de Fusiliers-Marins fut citée à l'ordre de l'Armée du 26 octobre 1914 : "A fait preuve de la plus grande vigueur et d'un entier dévouement dans la défense d'une position stratégique très importante." Dans son ordre du jour du 19 novembre 1915, le général Joffre, Commandant en Chef, écrivait : "La vaillante conduite de la Brigade dans les plaines de l'Yser, à Nieuport et à Dixmude, restera aux Armées comme un exemple d'ardeur guerrière, d'esprit de sacrifice et dévouement pour la patrie."
Lors du déplacement d’une pièce d’artillerie, mon père fut blessé et évacué à Dieppe. Pendant sa convalescence, il rencontre sur la plage une femme qui lui propose d’être sa marraine de guerre. Cette dame était l’épouse d’un confectionneur de la chaussette à passer le café. Mais, cette aventure n’eut pas de suite après la guerre, peut-être parce qu’il ne savait pas écrire. Mon père poursuivit la guerre dans la marine marchande, au cabotage sur des goélettes, "le Saint Léon" et "l’Éclair", et le voilier "Anne". Mon père est titulaire de la croix du combattant, la médaille commémorative de la guerre 1914-1918 et de la médaille de la victoire. Jean-Marie Hervé en 1910. Coll. Y. Sypiorski.
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Citation à l'ordre de l'armée de la brigade de Jean-Marie Hervé. Coll. Y. Sypioski.
Médailles de la guerre. Coll. Y. Sypioski.
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L'entre-deux-guerres
Jean-Marie Hervé, cuisinier sur le caboteur "Mogador"en 1922. Coll. Y. Sypiorski.
Mes parents se marièrent en 1919. Ils trouvèrent une location à la ferme de Kerbignon puis à Keraveec où je suis née et où sont mes souvenirs d'enfance. En 1935, mon père acheta la maison de Kerverot que j'occupe actuellement.
À l'issue de la guerre, mon père embarque sur plusieurs bateaux comme cuisinier puis sur la Seine comme marinier sur le "Mogador" puis le "Bérénice", de novembre 1922 à septembre 1923. Mais, la fin de l'année 1923 sonne le retour définitif en Bretagne avec l'embarquement à Morlaix sur l'"Étoile filante". En1924, un vieux pêcheur qui partait à la retraite, l'initia à la pêche au mulet à la pointe du grand rocher de Primel et lui céda son bateau le "Martin-pêcheur". En1926, il fit le mareyage et ce faisant acheta une voiture. Puis se fut la construction du "Saint-Jean" qui prit la mer 1927. Il fera naufrage le vendredi 13 novembre 1931 en pratiquant la pêche aux oursins. Après la perte du "Saint-Jean" en 1931, mon père se fera construire un nouveau bateau, La "Tante Tine" qui fera la pêche aux mulets l'été, la pêche aux oursins l'hiver, de 1932 à 1938, toujours avec François Postic, son matelot depuis 15 ans. En 1938 mes deux grands frères, Jean né le 10 mai 1920 et Albert né le 14 septembre 1922, sont marins de commerce au Havre et voudraient venir faire la pêche en Trégor. Au début de septembre pour satisfaire leur désir, mon père s'est associé avec Yves Corre dit « Second » pour patronner le bateau L'"Oiseau de la tempête" et faire la pêche à la palangre. Jean Hervé à la pêche aux mulets. Coll. Y. Sypiorski.
Le choix de la France Libre Le 10 Mai 1940, mon frère Jean est appelé à Brest pour le service national. La France est en plein exode. Cependant la pêche continue, La "Tante Tine" aux mulets et "Oiseau de la Tempête" à la pêche hauturière.
Ce 18 juin 1940, jour anniversaire de ses 50 ans, mon père rentre au port dans le début de l'après-midi avec tout l'équipage de l'"Oiseau de la tempête". Au quai, l'attendent des jeunes qui lui ont fait part de l'appel du Général de Gaulle. Je l'entends dire à Maman "Il faut partir pour l'Angleterre, Albert est d'accord, Jopic, le fils de « Second » aussi, et d'autres encore". Je suis là, le collège est fermé avec les troubles qu'apporte l'invasion allemande, j'ai 14 ans ... Un temps ... Une dame avec un grand jeune homme blond entre à Kervérot : "Monsieur Hervé ? Il part pour l'Angleterre ? Mon fils veut rejoindre le général de Gaulle - Ils sont à quai, s'ils ne sont pas déjà partis". C'était un polonais qui habitait au château de Coran à Plougasnou. Nous apprendrons plus tard qu'il s'agissait de Marie-André Poniatowski et qu'il périt dans un char en Hollande. Sont partis à ma connaissance : Jean-Marie Hervé, Yves Corre, Albert Hervé, Joseph Corre, Yves Loussot, son frère Etienne, son cousin Roger Féat et le polonais. Pour le reste, je ne sais pas, peut-être Jean Guyader qui a péri sur le Surcouf. Ils sont partis, Jeannot Féat encore de ce monde et sa parole ne peut être contestée, les a aidés d'un canot à rejoindre du quai L'"Oiseau de la tempête". Et ce serait le 19 juin dans l'après-midi après avoir relevé le matériel de pêche. Le collège de Morlaix occupé par les allemands ne reçoit plus de pensionnaires. Je serai externe en ville chez la famille Masson pendant deux années scolaires. Mathieu Masson, employé à l'Inscription Maritime, déclarera mon père disparu et obtiendra pour ma mère, sans ressources avec 4 enfants, une demi-pension. C'est le 21 janvier 1945 que l'"Oiseau de la tempête" revint au port du Diben, après une traversée de la Manche sous une tempête de neige, à son bord mon père, « Second », tous deux ayant perdu leur fils dans le naufrage du "Surcouf" et deux pêcheurs de l'île Callot les frères Le Ven. Mon père revenu décharné, la tête blanchie, rapporta un lourd coffre de bois, peint en gris, rempli de provisions pour nous et qui nous faisaient tant défaut : du savon, du sucre, des conserves, des vêtements, du tissu, etc … Et il nous raconta: l'"Oiseau de la tempête" fit relâche à Newlyn, en Cornouailles anglaises. On sépara l'équipage, les sept jeunes dans un camp, les deux vieux dans un autre. Mon frère Albert accepta la formation de sous-marinier et embarqua sur le "Surcouf". Mon père ne devait plus le revoir. Il fut proposé aux deux associés de faire la pêche avec leur bateau rattaché au port de Penzance, pour le compte des Forces Françaises Libres. Mon père accepta. « Second » refusa, disant qu'il était propriétaire du bateau et seul à décider. Il fallait apporter la preuve que mon père en avait toujours été le patron, « Second »n'ayant pas le brevet capacitaire pour le conduire. Or, leur association ne figurant pas sur leur livret professionnel maritime en 1938, « Second » eut gain de cause. Il embarqua dans la marine marchande, mon père comme matelot sur plusieurs bateaux de pêche bretons, l'"Oiseau de la Tempête" remisé au sec. Comment se défendre en pays étranger sans connaissance de la langue, dans l'incurie de la lecture et de l'écriture de sa propre langue ? "Il faut écrire au Capitaine Tok que je suis rentré en France. Cet homme-là m'a défendu au tribunal" et il nous montra la photo d'un personnage droit et fier dans un uniforme de la marine anglaise. Il y eut un procès et c'est grâce à cet homme que, pendant deux ans, mon père put enfin naviguer avec l'"Oiseau de la Tempête" comme patron entre octobre 1942 et janvier 1945. L’"Oiseau de la tempête" a gagné d’avoir donné son nom au grand rocher, face aux Aiguilles du Diben. La stèle, portant l'inscription "18 juin 1940 / Oiseau de la Tempête" était inaugurée le 8 août 1948 lors du pardon du Diben, en la présence du Général Sicé qui représentait le Général de Gaulle et de Jean-Marie Hervé le patron du bateau. Le 12 juin 1955, une stèle portant le nom de "Sao Breizh", Debout Bretagne, fut élevée sur un îlot rocheux situé dans le port. Sur ce monument figurent 288 noms, dont celui de Hervé Albert, fils de Jean-Marie Hervé, décédé le 18 février 1942 sur le "Surcouf". Coll. Yvonne Sypiorski.
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Ferme de Keravéec. Coll. J. Quinquis.
Kerverot, maison achetée par Jean-Marie Hervé en 1935. Coll. J. Quinquis.
Pêche aux mulets à la Pointe de Primel, Maurice Sibiril sur la "Tante Tine" et Jean Hervé sur les rochers. Coll. J. Quinquis.
Le capitaine Tok de la marine anglaise. Coll. Y. Sypiorski.
Inauguration de la stèle "L'Oiseau de la Tempête", 1948. Coll. J. Quinquis.
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Le retour au pays
Mon père continua de naviguer comme patron sur l'"Oiseau de la Tempête" jusqu'en décembre 1946. Puis, il navigua sur le "Ste Anne", en association avec Guillaume Masson, jusqu'en juin 1951.
Sur les instances de l’équipage qui trouvait le "Ste Anne" trop petite, il achète le "Rosier fleuri", en avril 1952. Ce fut une erreur. Il n’était pas pêcheur aux palangres. Il cessa la pêche le 20 avril 1955. Et "Le rosier fleuri" finit au cimetière marin du chantier naval. Souffrant du cœur, il mourut des suites d’un infarctus le 28 juillet 1960. Alors qu’il reposait sur le lit mortuaire, une estafette est venue transmettre à ma mère les condoléances du général de Gaulle. Le même jour un déjeuner réunissait les résistants des Forces Françaises Libres dans notre ville de Morlaix. Le 1er septembre 1960, notre mère reçut cette lettre du Général de Gaulle: "Madame, C'est avec émotion que j'apprends votre nouvelle et douloureuse épreuve. Je vous adresse et vous prie de transmettre à tous les vôtres l'expression de ma vive et profonde sympathie. Que Dieu, qui les a réunis, ait maintenant en sa garde Jean-Marie et Albert Hervé, qui ont bien servi le pays en un temps où il y avait grand mérite à le faire ! Veuillez agréer, Madame, mes hommages respectueux et attristés." Signé Charles de Gaulle Ce même jour, notre église Saint-Pierre de Plougasnou eut peine à contenir tous les amis et sympathisants qui assistèrent à ses obsèques. Mon père avait reçu la Médaille de la Résistance et la Croix de la Libération. Ainsi disparaissait une noble figure du petit peuple. |
Jean-Marie Hervé et sa fille Yvonne, Kervérot, 1946c - coll. Y. Sypiorski.
Yvonne Sypiorski, née Hervé, décembre 2020
Annexe 1 : Les embarquements de Jean-Marie Hervé
"La Louise", "St Louis", "Ville de Douai", "Augustine". Novice – 19/7/1906 – 10/10/1906. "Ville de Douai" - Rouen. Mousse - Long cours. 1906/1907 Dunkerque
"Ardente" goélette cabotage. Mousse - 1907
"Abeille" - Nantes matelot 1907 Port-Saïd
"L'empereur Ménélik" - Nantes Long cours - novice - 1907/1908 "Abeille" - Le Havre cabotage. matelot - Cardiff 1908
Inscrit définitif sur sa demande 22 septembre 1908
"Augustine" - 1908/1910 «St Pierre» 1910- 2ème dépôt Brest Service Militaire "Bretagne" 1910/1912 – 2ème dépôt Brest.
"Zélée" - 1912/1914 - 5ème dépôt Toulon - 2ème dépôt Brest
"Augustine" - Morlaix juillet / août 1914
1er Régiment de marche - 13/8/1914 à Septembre 1915.
2ème dépôt Brest, de 9/1915 à 4/1916
"St Léon" goélette - Fécamp. Cabotage. 4/1916 à 1/1917. coulé en mer.
2ème dépôt Brest
"Éclair" goélette - La Rochelle cabotage. Maître. 1917
2ème dépôt Brest.
"Anne" voilier - Le Tréport. Cabotage. Maître 9/1917 à 1/1918
"Condé" SMA Vapeur - Rouen –matelot 16/4/1919 à 6/5/1919
"La Tour d'Auvergne" - Boulogne matelot 15/4/1920 à 1/1920
"Écume de mer"- 31 /8/1920 à 10/11/1920
"Aline" bornage Morlaix patron en 1921
"Mogador"- Rouen cabotage - cuisinier
"Bérénice" - Rochefort cuisinier - 5/11/1922 à 5/9/1923.
"Étoile filante" - Morlaix - 1 0/7 /1923 à 17/10/1923 et 18/1 0/1923 à 23/4/1924
"Martin-pêcheur" - Morlaix. patron 24/4/1924 à 23/7/1926
"Étoile filante" matelot 24/4/1926 à 26/9/1927.
"St Jean" - patron -15/12/1927 au 13/11/1931 naufrage
«Permis de conduire pour navire de pêche à moteur d'une puissance inférieure à 100 chevaux du 12 sep- tembre 1929 Registre N° 8665. "Tante Tine" 19/1/1932 à 19/ 11/1938.
Le périple maritime en Angleterre au sein de FFL de 1940 à 1945 :
"Le Morlaix", Stornil – cabotage du 18/10/1940 au 15/3/1941 - cuisinier
"Aube", Darmouth –remorquage du 16/3/1941 au 20/10/1942 - cuisinier
"Oiseau de la tempête", Newlyn du 21/10/1942 au 31/7/1944 - patron
"Oiseau de la tempête", Londres du 1/81944 au14/10/1944 - matelot
"Roannez ar mor", Londres du 15/10/ 1944 au 10/12/1944 - matelot
"Oiseau de la tempête", Londres du 11/12/1944 au 21/1/1945 retour en France – patron
"Oiseau de la tempête", Primel du 21/12/1945 à mars/1946 - patron
"Ste Anne" - patron du 2/3/1946 au 23/6/1951 - malade.
"Le rosier fleuri" - patron - 20 /4/1952 à 27/3/1956 – blessé - puis du 20/4/1956 au 12/5/1956.
Annexe 2
Albert Hervé
Albert Hervé en 1940.
Albert Hervé, né le 14 septembre 1922, fils de Jean-Marie Hervé, "Mort pour la France", a été cité à titre posthume à l'ordre de la Division le 6 août 1945 pour le motif suivant : "Embarqué sur le sous-marin "Surcouf", a disparu, le 18 février 1942 avec son bâtiment dans l'accomplissement de son devoir". Cette citation comporte l'attribution de la Croix de guerre 1939-1945 avec Étoile d'Argent.
Il était aussi titulaire de la médaille militaire, de la médaille de la Résistance Française (Décret du 31 mars 1947) et de la médaille commémorative des services volontaires dans la France Libre. Le 1er septembre 1945, le général de Gaulle adressait à la famille le témoignage suivant : "Matelot breveté Hervé Albert / Répondant à l'appel de la France au péril de mort, vous avez rallié les Forces Françaises Libres. Vous avez été de l'équipe volontaire des bons compagnons qui ont maintenu notre pays dans la guerre et dans l'honneur. Vous avez été de ceux qui, au premier rang, lui ont permis de remporter la Victoire ! Au moment où le but est atteint, je tiens à vous remercier amicalement, simplement, au nom de la France !" |
Le général de Gaule au matelot breveté Albert Hervé.
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Jean Hervé
Jean Hervé, marin sur le "Simoun".
Jean Hervé, né le 10 mai 1920, fils de Jean-Marie Hervé, est appelé le 10 Mai 1940 à Brest pour le service national. Quartier Maitre, il embarque sur le Torpilleur "Simoun" dont le port d'attache est Casablanca. Son Frère Albert mort pour le France et son père "disparu", il est démobilisé en 1942 au motif de "soutien de famille" et rejoint le Diben, tant bien que mal, afin de pourvoir à la subsistance de sa famille. Il est titulaire de la médaille commémorative des services volontaires dans la France Libre.
Après la guerre, il fera la pêche aux mulets et aux oursins, d'abord comme matelot sur l'"Oiseau de la tempête", puis comme patron sur le "Sao Breizh". La médaille d'honneur de la marine marchande lui fut décernée en 1977. Il décède le 3 mai 2008.
Après la guerre, il fera la pêche aux mulets et aux oursins, d'abord comme matelot sur l'"Oiseau de la tempête", puis comme patron sur le "Sao Breizh". La médaille d'honneur de la marine marchande lui fut décernée en 1977. Il décède le 3 mai 2008.