Jean COAT, prisonnier évadé puis soldat du corps expéditionnaire français en Italie.
Soldats d’infanterie pendant la bataille de France, 1940.
Jean Coat est né à Pempoul en 1911. Son périple pendant la guerre 39-45 ressemble plus à une fiction qu’à la réalité tant ce qui lui est arrivé semble invraisemblable. Il visitera tour à tour la Belgique l’Allemagne, l’Ukraine, la Hongrie, la Bulgarie, la Yougoslavie, l’Italie avant de revoir la France et la Bretagne, sa famille et sa ferme.
Il a 28 ans quand il rejoint le 19e RI à Landerneau. Direction l’Est sur les Ardennes, dans le secteur de Givet. Le 14 mai 1940, son régiment reçoit le choc de l’offensive allemande dans des conditions de défense les plus déplorables ; cette unité fait retraite vers la forêt de Saint-Michel mais elle est anéantie. Jean Coat échappe à l’encerclement mais, au sein de troupes reformées, il est finalement fait prisonnier près d’Arras.
Direction l’Allemagne et ses camps. Après deux tentatives malheureuses d’évasion, il est expédié en Ukraine à Rawa Ruska "d’où l’on ne s’échappe pas". Il y parvient cependant, de la manière la plus simpliste, en continuant à marcher tout droit quand le reste de la corvée extérieure tourne à un embranchement de la piste. Il prend la tangente et se retrouve en Bulgarie via la Hongrie. Il s’y trouve au moment de l’arrivée des Américains à qui il demande de rejoindre les troupes françaises en Italie. Il intègre les troupes de la Légion Étrangère après un voyage en avion des plus périlleux.
À l’issue de la campagne de libération de l’Italie où il combat à Radicofani, il traverse l’Italie du nord au sud jusqu'à Naples d’où il peut rejoindre Marseille le 24 novembre 1944. Il sera démobilisé et pourra rejoindre sa famille sans nouvelles depuis tant de temps, quatre ans et trois mois !
Il a 28 ans quand il rejoint le 19e RI à Landerneau. Direction l’Est sur les Ardennes, dans le secteur de Givet. Le 14 mai 1940, son régiment reçoit le choc de l’offensive allemande dans des conditions de défense les plus déplorables ; cette unité fait retraite vers la forêt de Saint-Michel mais elle est anéantie. Jean Coat échappe à l’encerclement mais, au sein de troupes reformées, il est finalement fait prisonnier près d’Arras.
Direction l’Allemagne et ses camps. Après deux tentatives malheureuses d’évasion, il est expédié en Ukraine à Rawa Ruska "d’où l’on ne s’échappe pas". Il y parvient cependant, de la manière la plus simpliste, en continuant à marcher tout droit quand le reste de la corvée extérieure tourne à un embranchement de la piste. Il prend la tangente et se retrouve en Bulgarie via la Hongrie. Il s’y trouve au moment de l’arrivée des Américains à qui il demande de rejoindre les troupes françaises en Italie. Il intègre les troupes de la Légion Étrangère après un voyage en avion des plus périlleux.
À l’issue de la campagne de libération de l’Italie où il combat à Radicofani, il traverse l’Italie du nord au sud jusqu'à Naples d’où il peut rejoindre Marseille le 24 novembre 1944. Il sera démobilisé et pourra rejoindre sa famille sans nouvelles depuis tant de temps, quatre ans et trois mois !
La ferme de Pempoul en 2006.
Ces héros anonymes
Après avoir connu le courage, la peur, la ténacité, l’horreur, Jean Coat, héros anonyme, reprendra les rênes de son exploitation à Pempoul. Il décèdera en 2001. Courage de résister face à l’envahisseur, peur de se faire prendre et de se faire abattre, ténacité de toujours vouloir s’évader, horreur des conditions inhumaines des camps et engagement dans les combats pour la liberté.
Combien de ces héros n’ont reçu aucune reconnaissance ?
Et ces civils qui ont caché et nourri des aviateurs ou des résistants au péril de leur vie ?
Et ces gens, parfois très jeunes, qui ont fait diversion devant l’occupant ?
Et ces militaires qui en ont remplacé d’autres morts de trouille ?
Et les martyrs ?
Et les victimes innocentes ?
La liste pourrait être longue.
Une chose est sûre, le courage consiste à surmonter sa peur particulièrement en ces temps d’entrée en résistance.
Pierre MERRET
Après avoir connu le courage, la peur, la ténacité, l’horreur, Jean Coat, héros anonyme, reprendra les rênes de son exploitation à Pempoul. Il décèdera en 2001. Courage de résister face à l’envahisseur, peur de se faire prendre et de se faire abattre, ténacité de toujours vouloir s’évader, horreur des conditions inhumaines des camps et engagement dans les combats pour la liberté.
Combien de ces héros n’ont reçu aucune reconnaissance ?
Et ces civils qui ont caché et nourri des aviateurs ou des résistants au péril de leur vie ?
Et ces gens, parfois très jeunes, qui ont fait diversion devant l’occupant ?
Et ces militaires qui en ont remplacé d’autres morts de trouille ?
Et les martyrs ?
Et les victimes innocentes ?
La liste pourrait être longue.
Une chose est sûre, le courage consiste à surmonter sa peur particulièrement en ces temps d’entrée en résistance.
Pierre MERRET
Camp de RAWA RUSKA, camp de la mort lente.
L’Arrivée d’un convoi à Rawa-Ruska en 1942. (http://www.rawa-ruska.net/historique-du-camp-de-rawa-ruska-2/)
Le 13 avril 1942, quand arrive le premier convoi de prisonniers de guerre français, vingt mille Russes ont déjà péri victimes de la famine et des mauvais traitements.
Plus de vingt mille prisonniers français et belges suivront dans les mêmes conditions. Rapidement, le camp s'avère trop petit et les nouveaux arrivants sont alors répartis dans des commandos satellites.
Squelettiques, épuisés, les prisonniers sont des victimes toutes désignées pour les maladies endémiques, les maladies pulmonaires ou digestives, l'avitaminose et la décalcification.Avant l'arrivée des premiers prisonniers de guerre français, les Allemands ont fait transférer dans le camp dix médecins français juifs pour « assurer » leur suivi sanitaire. Évidemment, ils ne disposent strictement d'aucun moyen, d'aucun médicament, mais leur dévouement est exemplaire pour tenter de soulager leurs compatriotes.
Malgré ce régime inhumain, la résistance continue aussi bien dans le camp que dans les commandos satellites et il y a de nombreuses et improbables tentatives d'évasion. Quelques-unes réussissent, mais beaucoup se soldent par des exécutions.Rawa-Ruska est définitivement abandonné le 19 janvier 1943 après que la Croix Rouge eut dénoncé les conditions infligées aux prisonniers de guerre. Évoquant Rawa-Ruska sur les ondes de la BBC, Winston Churchill le baptise le « camp de la goutte d'eau et de la mort lente ».
Les prisonniers sont dispersés dans différents camps de détention. Délivrés bien plus tard par les Soviétiques, ils ne regagneront la France que le 2 juillet 1945.
Jean BRILLET, 10 avril 2019
https://www.herodote.net/13_avril_1942-evenement-19420413.php
Plus de vingt mille prisonniers français et belges suivront dans les mêmes conditions. Rapidement, le camp s'avère trop petit et les nouveaux arrivants sont alors répartis dans des commandos satellites.
Squelettiques, épuisés, les prisonniers sont des victimes toutes désignées pour les maladies endémiques, les maladies pulmonaires ou digestives, l'avitaminose et la décalcification.Avant l'arrivée des premiers prisonniers de guerre français, les Allemands ont fait transférer dans le camp dix médecins français juifs pour « assurer » leur suivi sanitaire. Évidemment, ils ne disposent strictement d'aucun moyen, d'aucun médicament, mais leur dévouement est exemplaire pour tenter de soulager leurs compatriotes.
Malgré ce régime inhumain, la résistance continue aussi bien dans le camp que dans les commandos satellites et il y a de nombreuses et improbables tentatives d'évasion. Quelques-unes réussissent, mais beaucoup se soldent par des exécutions.Rawa-Ruska est définitivement abandonné le 19 janvier 1943 après que la Croix Rouge eut dénoncé les conditions infligées aux prisonniers de guerre. Évoquant Rawa-Ruska sur les ondes de la BBC, Winston Churchill le baptise le « camp de la goutte d'eau et de la mort lente ».
Les prisonniers sont dispersés dans différents camps de détention. Délivrés bien plus tard par les Soviétiques, ils ne regagneront la France que le 2 juillet 1945.
Jean BRILLET, 10 avril 2019
https://www.herodote.net/13_avril_1942-evenement-19420413.php