Cahier d'Alexis Morin
Le désherbage des cultures : l’arrivée des herbicides vers le milieu du XXe siècle
Pendant longtemps, le désherbage des cultures (céréales, pommes de terre, betteraves …) a été effectué manuellement ou mécaniquement à l’aide d’outils (bineuses, sarcleuses …) tractés par des animaux. Vers 1950, les désherbants chimiques ou herbicides font leur apparition. Ils sont surtout utilisés pour détruire les mauvaises herbes infestant les céréales ; une trop grande densité de mauvaises herbes diminue le rendement, donne un grain contenant des impuretés, donc plus difficile à sécher … Un problème s’est posé dès le départ dans l’utilisation de ces produits chimiques. À l’époque, beaucoup d’agriculteurs et entrepreneurs de travaux agricoles, bretonnants, ne connaissaient pas toujours le nom des mauvaises herbes courantes en français, comme le gaillet, le liseron, la capselle, la renoncule, le laiteron, le chardon, le rumex, l’ortie, la folle avoine, l’avoine à chapelets etc… figurant sur les notices d’emploi des herbicides ; l’agriculteur breton parlait de pil kerc’h, askol du, stagerez, askollez, troelle, gleiz, sanap, trichin logod, kaol teol, piz logod … Il fallut donc retourner à l’école. Certains instituteurs animaient des cours du soir : les cours post-scolaires agricoles. Par ailleurs, les Services Agricoles du département du Finistère se mirent de la partie. Ainsi M. Noël Yézou, ingénieur de la D.S.A. animait des cours en mai 1949, à Plouigneau. Le cahier d’Alexis Morin, agriculteur à Kerlaz nous est parvenu jusqu’à nous. Il avait 19 ans à l’époque. Après l’exploitation de la ferme familiale à Kerlaz, il créa une entreprise de travaux agricoles en 1967, pour cesser son activité en 1991. Daniel Sannier, section Patrimoine de l’ULAMIR-CPIE du Pays de Morlaix |