La vallée des moulins de Saint-Jean-du-Doigt
La rivière Donant qui parcourt cette vallée alimentait 6
moulins à eau, sur les 12 qu’on a pu recenser à Saint Jean (et même 7 si on
compte un moulin situé sur son affluent)
En remontant la vallée, depuis le bourg, on rencontre successivement
En remontant la vallée, depuis le bourg, on rencontre successivement
MOULIN DE TREGOADALEN
Il dépendait du manoir du même nom
En 1778, ce moulin appartenait à la famille du Trevou, le fermier en était François Coquin
En l’an IV (1796), une estimation est faite à la demande du fermier, François Primot désirant acheter le moulin de Tregoadalen, acquis à la nation par l’émigration de la femme du Trévou.
En l’an VII (1798), un prisage du moulin nous en donne une description complète.
- Le moulin proprement dit, probablement couvert en ardoises, consistant en une maison à deux étages comprenant 2 meules et tout le matériel annexe, deux roues, les conduits d’eau et les deux écluses.
- Une crèche à vaches sous couverture de gleds
- Une petite crèche en ruines.
En l’an XII (1803), une convention est établie entre plusieurs membres de la famille du Trévou pour répartir les biens immobiliers, dont le moulin et la métairie de Trégoadalen, biens séquestrés puis retirés à la nation grace à l’action d’un membre de la famille :
« Le séquestre ayant été établi sur les biens de la dame Dutrévou, Vincent Dutrévou, son fils, a employé tous les moyens et fait toutes les démarches possibles pour en retarder la vente, et a retiré plusieurs de ceux qui ont été mis en vente ; de sorte qu’il est parvenu à conserver, à sa mère, une grande partie de sa fortune »
L'incendie du Moulin de Trégodalen relaté par Le Courrier du Finistère du 3 octobre 1936 :
« Samedi matin, Mme Bodeur, du moulin de Traon-ar-Rhun, à 100 mètres du moulin de Trégodalen, s'était rendue dans sa grange pour y prendre du trèfle. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle constata qu'il ne restait plus du moulin de Trégodalen que des ruines encore fumantes. ! … Seuls les murs étaient encore debout.
Mme Bodeur prévint son mari et sa domestique, Melle Simon, qui, à leur tour, alertèrent les voisins et notamment M. Coat. Ceux-ci se rendirent rapidement sur les lieux mais, quand ils arrivèrent, toute intervention était inutile.
La toiture et le plancher de l'étage du moulin s'étaient effondrés, tandis que les grosses poutres étaient encore en feu. Le meunier, M. Coat, entendu, ne put établir les causes exactes du sinistre. Il avait travaillé la veille jusqu'à 22 heures dans son moulin et s'était éclairé au moyen d'une " lanterne tempête " qu'il avait allumée chez lui, quelques minutes avant de partir. Il n'avait pas fumé et, quand il avait quitté le moulin, il n'avait rien remarqué d'anormal si ce n'est que l'arbre en acier qui soutenait la meule tournante paraissait avoir chauffé. M. Coat devait abandonner son exploitation à la Saint-Michel. Les marchandises et le matériel qui se trouvaient dans le moulin et qui lui appartenaient étaient assurés pour une somme de 22.600 francs. Quand à M. Legrand, propriétaire, il avait assuré la ferme et le moulin pour 15.500francs. Dans la nuit, M. Coat n'avait absolument rien entendu ».
En 1778, ce moulin appartenait à la famille du Trevou, le fermier en était François Coquin
En l’an IV (1796), une estimation est faite à la demande du fermier, François Primot désirant acheter le moulin de Tregoadalen, acquis à la nation par l’émigration de la femme du Trévou.
En l’an VII (1798), un prisage du moulin nous en donne une description complète.
- Le moulin proprement dit, probablement couvert en ardoises, consistant en une maison à deux étages comprenant 2 meules et tout le matériel annexe, deux roues, les conduits d’eau et les deux écluses.
- Une crèche à vaches sous couverture de gleds
- Une petite crèche en ruines.
En l’an XII (1803), une convention est établie entre plusieurs membres de la famille du Trévou pour répartir les biens immobiliers, dont le moulin et la métairie de Trégoadalen, biens séquestrés puis retirés à la nation grace à l’action d’un membre de la famille :
« Le séquestre ayant été établi sur les biens de la dame Dutrévou, Vincent Dutrévou, son fils, a employé tous les moyens et fait toutes les démarches possibles pour en retarder la vente, et a retiré plusieurs de ceux qui ont été mis en vente ; de sorte qu’il est parvenu à conserver, à sa mère, une grande partie de sa fortune »
L'incendie du Moulin de Trégodalen relaté par Le Courrier du Finistère du 3 octobre 1936 :
« Samedi matin, Mme Bodeur, du moulin de Traon-ar-Rhun, à 100 mètres du moulin de Trégodalen, s'était rendue dans sa grange pour y prendre du trèfle. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle constata qu'il ne restait plus du moulin de Trégodalen que des ruines encore fumantes. ! … Seuls les murs étaient encore debout.
Mme Bodeur prévint son mari et sa domestique, Melle Simon, qui, à leur tour, alertèrent les voisins et notamment M. Coat. Ceux-ci se rendirent rapidement sur les lieux mais, quand ils arrivèrent, toute intervention était inutile.
La toiture et le plancher de l'étage du moulin s'étaient effondrés, tandis que les grosses poutres étaient encore en feu. Le meunier, M. Coat, entendu, ne put établir les causes exactes du sinistre. Il avait travaillé la veille jusqu'à 22 heures dans son moulin et s'était éclairé au moyen d'une " lanterne tempête " qu'il avait allumée chez lui, quelques minutes avant de partir. Il n'avait pas fumé et, quand il avait quitté le moulin, il n'avait rien remarqué d'anormal si ce n'est que l'arbre en acier qui soutenait la meule tournante paraissait avoir chauffé. M. Coat devait abandonner son exploitation à la Saint-Michel. Les marchandises et le matériel qui se trouvaient dans le moulin et qui lui appartenaient étaient assurés pour une somme de 22.600 francs. Quand à M. Legrand, propriétaire, il avait assuré la ferme et le moulin pour 15.500francs. Dans la nuit, M. Coat n'avait absolument rien entendu ».
MOULIN DE TRAON AR RUN OU MILIN COZ
Bien que très ancien, c’est le seul moulin de Saint
Jean du Doigt qui ait conservé son mécanisme. Si les 2 roues extérieures ont
disparu, on peut encore voir les 2 meules aves leurs trémies d’alimentation et
les potences qui permettaient de soulever les meules « tournantes ».
Le bief d’alimentation avec son bassin de retenue et ses 2 écluses existent toujours, bien que l’eau ait été détournée.
En 1768, ce moulin fait partie du domaine de la Comtesse de Guergolay
En 1787, Jérôme et Jeanne Lainé déclarent tenir à titre de domaine congéable sous Haut et
Puissant Seigneur Allain Marie Comte de Guergolay demeurant en son hôtel à Paris :
Un moulin nommé Coz ou le moulin noble de Traon ar run, situé frérie de Traon Mériadec, trêve de Saint Jean du Doigt, paroisse de Plougaznou .
Suit la description des bâtiments :
- Une maison manale (maison d’habitation) couverte de seigle
- L’écurie, au bout nord de la manale, sous même couverture de paille (ce qui laisse à supposer que la manale n’avait alors pas d’étage).
- Le moulin couvert d’ardoise avec ses deux « tournants »
- Deux « scoues » à cochons couvertes de genêts
- Au couchant, « degré pour monter aux écluses de l’étang » composé de dix marches de différentes pierres.
Le 1er prairial an 6 (20/05/1798)
Vente de bien nationaux : fond du convenant Traon ar Rhun de l’émigré Guergolay acquis par Silvain Gabriel Ferrand Saligny rentier et inspecteur dans les droits réunis à la résidence de Versailles y demeurant avenue de Sceau
Le Télégramme du Vendredi 22 Janvier 1960 : « Dans la vallée des Sept Moulins à St-Jean-du-Doigt deux meules de pierre tournent encore… comme autrefois, Connu sous le nom de moulin Bescont, dont la roue se dissimule à moitié sous les arbre, c’est un des rares moulins broyant encore les graines entre deux pierres comme dans l’antiquité. Introduit par l’œillard, les grains sont broyés entre deux pierres rondes comme de grosses galettes et frottant l’une sur l’autre. La meule inférieure, « la gisante » comme on l’appelle, est fixe. L’autre, entraînée par le fer de meule, est « la courante » ; c’est la plus ardente. En une heure elles fournissent cinquante kilos de farine destinée à l’alimentation des bovins et porcins des fermiers environnants, clients de M. Laurent Bodeur.
Heureusement pour lui, M. Bodeur exploite également une petite ferme car le métier de meunier ne nourrit plus son homme ».
Le bief d’alimentation avec son bassin de retenue et ses 2 écluses existent toujours, bien que l’eau ait été détournée.
En 1768, ce moulin fait partie du domaine de la Comtesse de Guergolay
En 1787, Jérôme et Jeanne Lainé déclarent tenir à titre de domaine congéable sous Haut et
Puissant Seigneur Allain Marie Comte de Guergolay demeurant en son hôtel à Paris :
Un moulin nommé Coz ou le moulin noble de Traon ar run, situé frérie de Traon Mériadec, trêve de Saint Jean du Doigt, paroisse de Plougaznou .
Suit la description des bâtiments :
- Une maison manale (maison d’habitation) couverte de seigle
- L’écurie, au bout nord de la manale, sous même couverture de paille (ce qui laisse à supposer que la manale n’avait alors pas d’étage).
- Le moulin couvert d’ardoise avec ses deux « tournants »
- Deux « scoues » à cochons couvertes de genêts
- Au couchant, « degré pour monter aux écluses de l’étang » composé de dix marches de différentes pierres.
Le 1er prairial an 6 (20/05/1798)
Vente de bien nationaux : fond du convenant Traon ar Rhun de l’émigré Guergolay acquis par Silvain Gabriel Ferrand Saligny rentier et inspecteur dans les droits réunis à la résidence de Versailles y demeurant avenue de Sceau
Le Télégramme du Vendredi 22 Janvier 1960 : « Dans la vallée des Sept Moulins à St-Jean-du-Doigt deux meules de pierre tournent encore… comme autrefois, Connu sous le nom de moulin Bescont, dont la roue se dissimule à moitié sous les arbre, c’est un des rares moulins broyant encore les graines entre deux pierres comme dans l’antiquité. Introduit par l’œillard, les grains sont broyés entre deux pierres rondes comme de grosses galettes et frottant l’une sur l’autre. La meule inférieure, « la gisante » comme on l’appelle, est fixe. L’autre, entraînée par le fer de meule, est « la courante » ; c’est la plus ardente. En une heure elles fournissent cinquante kilos de farine destinée à l’alimentation des bovins et porcins des fermiers environnants, clients de M. Laurent Bodeur.
Heureusement pour lui, M. Bodeur exploite également une petite ferme car le métier de meunier ne nourrit plus son homme ».
MOULIN DE KERICUFF ET MÉTAIRIE DE CORISPEL
Si
la mécanique du moulin n’existe plus, les bâtiments sont toujours debout.
Il dépendait du manoir de Kericuff
Une déclaration de 1783 nous apprend que ce moulin appartenait au Marquis de la Chambière Lors d’un renouvellement de bail, en 1817, la propriétaire en est Dame Marie Gabrielle Marguerite Sarsfeld, veuve de feu Monsieur Charles de Damas. Les biens de cette famille n’avaient pas été saisis sous la Révolution.
Une déclaration de 1821 nous donne une description des bâtiments.
- Une première manale (bâtiment d’habitation) couverte de genêts. - Une deuxième manale couverte d’ardoise
- Une écurie couverte de genêts
- La maison du moulin couverte d’ardoises
- Une soue à cochons sous couverture de paille
- La maison à four couverte d’ardoises
En 1873, les fonds du Convenant de Corispel et du Moulin de Kericuff sont vendus par le Vicomte de Champagny à Mme Marie Philippe, veuve de Pierre Page, cultivatrice & meunière, demeurant au moulin de Corispel ou Kericuff.
Le moulin ayant cessé de fonctionner dans les années 50, les bâtiments sont restés dans la même famille jusque dans les années 90.
Il dépendait du manoir de Kericuff
Une déclaration de 1783 nous apprend que ce moulin appartenait au Marquis de la Chambière Lors d’un renouvellement de bail, en 1817, la propriétaire en est Dame Marie Gabrielle Marguerite Sarsfeld, veuve de feu Monsieur Charles de Damas. Les biens de cette famille n’avaient pas été saisis sous la Révolution.
Une déclaration de 1821 nous donne une description des bâtiments.
- Une première manale (bâtiment d’habitation) couverte de genêts. - Une deuxième manale couverte d’ardoise
- Une écurie couverte de genêts
- La maison du moulin couverte d’ardoises
- Une soue à cochons sous couverture de paille
- La maison à four couverte d’ardoises
En 1873, les fonds du Convenant de Corispel et du Moulin de Kericuff sont vendus par le Vicomte de Champagny à Mme Marie Philippe, veuve de Pierre Page, cultivatrice & meunière, demeurant au moulin de Corispel ou Kericuff.
Le moulin ayant cessé de fonctionner dans les années 50, les bâtiments sont restés dans la même famille jusque dans les années 90.
MOULIN HEREL
On sait peu de choses sur ce moulin, maintenant en ruines.
A l’occasion de la vente de ce moulin, par François Bescont, préposé des douanes, à Brest, en 1878, une description en est réalisée. L’essentiel consiste en :
1°Une maison à usage de moulin à blé couverte en ardoises, garnie de deux paires de meules, avec tournants,travaillantes,virants et tous ustensiles accessoires
2° Contiguë au moulin et y communiquant par une porte, une maison d’habitation avec cache table aussi couverte en ardoises
3° Au levant de la maison d’habitation ci-dessus, un édifice couvert aussi en ardoises, servant d’écurie et la retraite à porcs 4° Appuyé contre le cache table de la dite maison d’habitation et donnant sur le jardin, un édifice couvert aussi en ardoises et appelé le cabinet.
5° Contre la chaussée de l’étang et séparée de la dite maison d’habitation par la cour, une soue à porcs divisée en trois pièces et couverte également en ardoises.
6° Un édifice appelé Ty Nevez couvert en chaume
7° Deux loges à charrettes couvertes en chaume, dont l’une non loin de la chute d’eau et bordant le chemin qui conduit au bourg de St Jean du Doigt, et l’autre à côté du chemin montant au Guenderf.
Le tout contenant de superficie trois ares et trente centiares
A l’occasion de la vente de ce moulin, par François Bescont, préposé des douanes, à Brest, en 1878, une description en est réalisée. L’essentiel consiste en :
1°Une maison à usage de moulin à blé couverte en ardoises, garnie de deux paires de meules, avec tournants,travaillantes,virants et tous ustensiles accessoires
2° Contiguë au moulin et y communiquant par une porte, une maison d’habitation avec cache table aussi couverte en ardoises
3° Au levant de la maison d’habitation ci-dessus, un édifice couvert aussi en ardoises, servant d’écurie et la retraite à porcs 4° Appuyé contre le cache table de la dite maison d’habitation et donnant sur le jardin, un édifice couvert aussi en ardoises et appelé le cabinet.
5° Contre la chaussée de l’étang et séparée de la dite maison d’habitation par la cour, une soue à porcs divisée en trois pièces et couverte également en ardoises.
6° Un édifice appelé Ty Nevez couvert en chaume
7° Deux loges à charrettes couvertes en chaume, dont l’une non loin de la chute d’eau et bordant le chemin qui conduit au bourg de St Jean du Doigt, et l’autre à côté du chemin montant au Guenderf.
Le tout contenant de superficie trois ares et trente centiares
MOULIN DE KERVOASIOU
Ce moulin dépendait du manoir du même nom.
En 1766, les propriétaires en étaient Monsieur et Madame Guilchen et la fermière Marie Le Mer veuve de Jean Tanguy
En remontant la rivière du Donant, on rencontrerait, plus en amont, les ruines du moulin de Chevrel, avant d’atteindre la commune de Lanmeur.
Et en remontant l’affluent qui rejoint le Donant près du moulin Herel, on trouverait les ruines du moulin du Quenderf.
En 1766, les propriétaires en étaient Monsieur et Madame Guilchen et la fermière Marie Le Mer veuve de Jean Tanguy
En remontant la rivière du Donant, on rencontrerait, plus en amont, les ruines du moulin de Chevrel, avant d’atteindre la commune de Lanmeur.
Et en remontant l’affluent qui rejoint le Donant près du moulin Herel, on trouverait les ruines du moulin du Quenderf.
Eric TRISTAN
Groupe patrimoine ULAMIR-CPIE