Vie de l'association en 2014
Le samedi 6 décembre :
Le patrimoine sous-marin en Bretagne
conférence de Bernard Foucault
cl. P. Virion
Pour sa dernière conférence de l'année 2014, l'Association Patrimoine de Plougasnou a invité M. Bernard Foucault à venir lui faire part des découvertes en matière d'exploration sous marine dans les fonds bordant les côtes bretonnes et ceux de la mer celtique.
Il a conté par le menu les chasses aux trésors tant réels (lingots, objets précieux) qu'historiques et l'évolution récente des techniques de recherches et d'exploitation d'épaves .
L'exploitation de ces épaves nous interroge sur la sauvegarde de ce patrimoine sous marin : laisser en l'état ou exploitation commerciale des cargaisons?
Le patrimoine sous-marin de la baie de Morlaix est sans doute l'un des plus riches mais néanmoins méconnu, de riches épaves restent encore à découvrir, le Duc d'Estignac coulé en 1748, la Vénus en 1805...
Bernard Foucault a relaté ces diverses aventures et découvertes dans un ouvrage intitulé : « Chasse aux trésors en Bretagne et mer celtique » qu'il a dédicacé à la fin de sa causerie . Il a déjà publié « les Trésors engloutis de Bretagne, de l'île Vierge à Bréhat » et « La grande histoire des caseyeurs hauturiers de Bretagne » (primé par l'Académie de Marine) chez Cristel editions.
Bernard Foucault
cl. B. Foucault
Les livres de Bernard Foucault peuvent être commandés à l'adresse suivante : [email protected]
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Le vendredi 7 novembre :
visites sur la commune de Saint-Jean-du-Doigt.
L'axe de la sortie étant la Vallée des moulins, les membres de l'association ont pu visiter le moulin de Traon ar Run, puis, remontant la vallée, côtoyer les moulins de Goris, Herel et Kervoaziou, avant de visiter la chapelle Saint-Mélar. La journée s'est achevée par la présentation de la salle de traite pilotée par ordinateur de la ferme de Kerillouarn.
L'association remercie Messieurs Jaouen (propriétaire du moulin de Traon ar Rhun), Serge Debergue (président de l'Association des Amis de Saint-Mélar), Jean-Yves Masson (propriétaire de la ferme de Kerillouarn), ainsi que Monsieur Éric Tristan qui l'a accompagnée de ses commentaires.
cl. P. Virion
cl. J. Quinquis
cl. P et L Menot
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Le vendredi 3 octobre :
visite de la chapelle et de l'alignement de Kerprigent, puis du manoir de Kermabon à Saint-Jean-du-Doigt.
L'association remercie Madame Annick de Kersauson pour lui avoir fait partager l'histoire de la chapelle du manoir de Kerprigent, ainsi que Madame Alix Labarre qui l'a si aimablement accueillie en son manoir de Kermabon.
cl. P. Virion
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Le vendredi 6 juin :
sortie annuelle avec le concours de l'ARSSAT.
La sortie annuelle a été organisée avec l'aide de l'ARSSAT (Association pour la Recherche et la Sauvegarde des Sites Archéologiques du Trégor) de Lannion.
Patrimoine de Plougasnou remercie : Madame Françoise Urien qui nous a fait découvrir la chapelle Saint-Joseph à Lannion, bâtie sur les plans de James Bouillé et décorée par Xavier de Langlais, représentants tous deux du courant esthétique des Seiz breur ; |
Monsieur Claude Berger, qui nous a ouvert les portes de la chapelle de Kerfons. La chapelle dépendait du château de Coatfrec. La nef et la chapelle nord sont de style gothique flamboyant. L'aile sud, dédiée à Saint Yves et de style renaissance, fut ajoutée au XVIe siècle. La partie la plus remarquable se trouve l'intérieur : c'est un jubé sculpté en bois polychrome de style gothique flamboyant daté de 1485.
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cl. P. Virion
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Le vendredi 9 mai :
"Photos du petit patrimoine local"
conférence de Jean Quinquis
cl. P. Virion
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Le vendredi 4 avril :
visite des manoirs de Leurven et de Kerdu à Ploumilliau en Trégor costarmoricain
organisée par Mme Lydie Kerdilès
cl. J.-F. Joly
cl. P. Virion
L'association remercie
M. et Me Lefèvre, propriétaires du manoir de Leurven ;
M. et Me Van Appelghem, propriétaires du manoir de Kerdu,
pour nous avoir ouvert les portes de leur propriété ;
M. Pierre Malissin, tailleur de pierre, qui a commenté pour nous le manoir de Leurven, depuis la pierre extraite de la carrière jusqu'au volume habité ;
M. et Me Conceicao qui nous ont si aimablement accueillis.
M. et Me Lefèvre, propriétaires du manoir de Leurven ;
M. et Me Van Appelghem, propriétaires du manoir de Kerdu,
pour nous avoir ouvert les portes de leur propriété ;
M. Pierre Malissin, tailleur de pierre, qui a commenté pour nous le manoir de Leurven, depuis la pierre extraite de la carrière jusqu'au volume habité ;
M. et Me Conceicao qui nous ont si aimablement accueillis.
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Le vendredi 7 mars :
Les pêches disparues du port de Primel
conférence de Jean-René Lamanda
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Le vendredi 7 février :
Les manoirs à Plougasnou / saint-Jean du Doigt
conférence de Mme Anne Jarousse.
Le vendredi 7 février :
Les manoirs à Plougasnou / saint-Jean du Doigt
conférence de Mme Anne Jarousse.
Manoir de Pontplaincoat. cl. Anne Jarousse
Constat : Pourquoi ce grand nombre de manoirs à Plougasnou / St Jean du Doigt ?
« La paroisse de Plougasnou comptait avant la Révolution, plus de soixante manoirs, dont la moitié environ est encore debout » (Le Guennec).
Quel cadre chronologique ?
La période faste d’édification des manoirs commence après la guerre de Succession de Bretagne, à la fin du XIVe et se poursuit aux XVe et XVIe siècles. C’est à cette période que sont construits un grand nombre de manoirs du Trégor, dont beaucoup sont encore fortifiés.
(Voir Roslan, Lanoverte…)
C’est une période de paix relative en Bretagne et la floraison de manoirs et de chapelles apparue du temps de la duchesse Anne et de François 1er, suspendue sous la Ligue (1588 – 1598 en Bretagne), reprend sous Louis XIII au XVIIe s, longtemps empreinte de la Renaissance et du style gothique qui survivent en Bretagne.
C’est à la fin du XVIe que se construisent à Plougasnou les manoirs de Tromelin, Kervény, Pontplaincoat, Kermoran, Kergreis...
Même à la fin du XVIIe s encore, le nombre des nobles à Plougasnou reste nettement supérieur à celui des paroisses voisines, et c’est là que se construisent ou se reconstruisent Rufellic, Kericuff (une des principales seigneuries de la paroisse), Kermeur, Roslan saccagé pendant la Ligue, Kernizan…
Qu’est-ce qu’un « manoir », un « hostel », un « lieu noble » ?
« Manoir » viendrait du latin « manerium » qui qualifiait à l’origine les villas gallo-romaines. Il désignerait donc l’ensemble des terres et des bâtiments qui constituent une exploitation agricole et un lieu de pouvoir, le mot « hostel », signifiant plutôt logis, maison où l’on demeure et réservé par l’usage à la maison du cadet ou du « juveigneur » qui la tient de son aîné qui partage son domaine. C’est une des formes de tenue noble des terres.
Plusieurs critères doivent être réunis au XVe s pour qu’une propriété soit appelée « manoir » :
- La noblesse de la terre qui vaut exemption d’impôts.
- L’ancienneté de cette exemption. On considérait au Moyen-âge que ceux qui combattaient étaient exempts de taxes car ils payaient l’impôt du sang alors que les roturiers contribuaient à l’effort guerrier par le biais de l’impôt en nature ou en argent.
- Ni la superficie ni la qualité de la construction ne justifiaient à elles seules l’appellation de manoir.
- Bien plus important sont le statut social du propriétaire et sa reconnaissance par ses contemporains… sans oublier l’anoblissement par le duc pour services rendus.
Description d’un manoir aux XVe et XVIe s
Centre d’un domaine agricole, il se distingue des fermes ordinaires par son architecture souvent ouvragée : belles portes en plein cintre, linteaux de fenêtres ornés d’une accolade, tourelles d’escaliers… mais pas seulement :
Outre le droit de ban, ou « banalités » (anciens droits féodaux comme le droit de justice), qui obligeaient les habitants du domaine à utiliser le four, le moulin ou le pressoir du seigneur moyennant redevances, les bois de hautes futaies, les étangs (celui de Mesquéau à Plougasnou par exemple), les colombiers (encore visibles au Mesgouez, au Cosquer), les chapelles, sont des éléments caractéristiques d’une terre noble.
Les fonctions du manoir
Fonction défensive d’abord puisque les manoirs sont issus en partie d’une architecture de type féodal, mais aussi fonctions économique et judiciaire : siège d’un domaine agricole et droit de justice qui se transmettait comme les autres droits dévolus aux nobles, et de même que le titre de noblesse proprement dit, il pouvait être octroyé par le duc ou le roi pour récompenser le courage militaire ou civil, ou quelquefois pour reconnaître un service personnel…
Qui sont les propriétaires de manoirs ?
D’abord des aristocrates, nobles descendants de guerriers anoblis sur le champ de bataille.
Au sein même de cette aristocratie, les conditions de vie sont très diverses : à côté des Grands, dont les fiefs pouvaient s’étendre sur des dizaines de paroisses, comme les Rohan, les Penthièvre mais aussi les Goezbriand, les Laforest, Guicaznou, Trogoff, beaucoup sont de simples écuyers, des chevaliers modestes dont les revenus sont maigres.
Ensuite des bourgeois des villes, au service de l’Etat ducal, dans l’administration financière ou judiciaire qui s’efforcent d’investir dans une terre manoriale, de même que les négociants et marchands qui, profitant de l’essor économique sans précédent aux XVe et XVIe s en Bretagne, achètent des terres et des seigneuries. Sans oublier les capitaines et les militaires chargés de la défense de Morlaix… La détention d’une terre noble était source d’avantages financiers et de promotion sociale garantie à plus ou moins long terme.
Pourquoi cette concentration de manoirs dans notre région ?
Sans pouvoir avancer UNE explication à toute épreuve, plusieurs sont plausibles :
1) Un argument économique : en dépit des épidémies, des disettes, des troubles liés à la guerre de la Ligue puis à la guerre d’indépendance et à la révolte du Papier Timbré et des Bonnets Rouges, c’est dans un contexte de prospérité économique et d’essor démographique qu’évoluent les paroisses littorales du Trégor au cours des XVe-XVIIe
Plougasnou est d’autant plus prospère que les nombreux pèlerins qui affluent à St-Jean-du-Doigt, les dons et legs à l’église, alimentent un commerce florissant.
2) Un autre encore (mais qui n’est pas propre à la région) : le mode de partage nobiliaire résultant de l’émiettement de la propriété seigneuriale lors des divisions successorales, des dots des filles (souvent constituées de terres cédées en pleine propriété), de l’installation des juveigneurs (cadets de familles nobles)…
3) Un autre plus politique : la nécessaire défense des côtes de la baie de Morlaix qui favorise la position stratégique de Plougasnou, l’anoblissement en récompense des services rendus au Duc, la faculté de « marchander » sans déroger, sont autant d’explications possibles à la remarquable concentration des nobles de la région.
4) Enfin sans doute la proximité de la ville et du port de Morlaix, particulièrement actif à cette époque, qui a dynamisé une société à forte dominante rurale dont les élites ont investi une partie de leur fortune dans le patrimoine civil et religieux.
Mais nous sommes prêts à accueillir toute(s) autre(s) explication(s) !
Bibliographie :
- « Morlaix et sa région » Tome I du Finistère monumental de Louis le GUENNEC
- « Plougasnou et sa trêve de St-Jean-du-Doigt » de Jean de TRIGON
- « Plougasnou, mille ans d’Histoire » de Joseph LE FLOCH
- « Manoir et société à Plougasnou aux XVe – XVIIe siècles » de Hélène OLLIVIER
- « Le manoir en Bretagne 1380 – 1600 » sous la direction scientifique de C. MIGNOT et M.CHATENET
- « Le Trégor historique et monumental » de Pierre BARBIER
- « Fastes et malheurs de la Bretagne ducale 1213 – 1532 » sous la direction de J.P. LEGUAY et H. MARTIN
- Dictionnaire de l’Ancien Régime, sous la direction de Lucien BELY
- « Morlaix et sa région » Tome I du Finistère monumental de Louis le GUENNEC
- « Plougasnou et sa trêve de St-Jean-du-Doigt » de Jean de TRIGON
- « Plougasnou, mille ans d’Histoire » de Joseph LE FLOCH
- « Manoir et société à Plougasnou aux XVe – XVIIe siècles » de Hélène OLLIVIER
- « Le manoir en Bretagne 1380 – 1600 » sous la direction scientifique de C. MIGNOT et M.CHATENET
- « Le Trégor historique et monumental » de Pierre BARBIER
- « Fastes et malheurs de la Bretagne ducale 1213 – 1532 » sous la direction de J.P. LEGUAY et H. MARTIN
- Dictionnaire de l’Ancien Régime, sous la direction de Lucien BELY
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Le vendredi 10 janvier 2014 :
présentation des tableaux restaurés de Paul Édouard Le Grand
Paul Édouard LE GRAND, La Mort de Saint Yves, 1896, huile sur toile, 150×198 cm. Église Saint-Pierre de Plougasnou.
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Paul Édouard LE GRAND, Le Vœu de Charles de Blois, 1890, huile sur toile, 150×198 cm. Église Saint-Pierre de Plougasnou.
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Les deux tableaux de Paul Édouard Le Grand, La Mort de Saint Yves et Le Vœu de Charles de Blois, ont retrouvé leur place, après restauration par Gwenola CORBIN, sur le mur nord de l'église Saint-Pierre de Plougasnou.
Leur histoire, depuis leur création jusqu'à cette restauration actuelle a été reconstituée par Jean-François Joly notre secrétaire ; puis Bernard Collet, secrétaire, lui, de l'association Art en Plougasnou, en a proposé une très séduisante analyse plastique.
Le nouveau vitrail de la chapelle de Kericuff, réalisé par le maître-verrier Antoine LE BIHAN, a également été présenté lors de cette séance. Patrimoine de Plougasnou a contribué à sa création par un don de mille euros.
Leur histoire, depuis leur création jusqu'à cette restauration actuelle a été reconstituée par Jean-François Joly notre secrétaire ; puis Bernard Collet, secrétaire, lui, de l'association Art en Plougasnou, en a proposé une très séduisante analyse plastique.
Le nouveau vitrail de la chapelle de Kericuff, réalisé par le maître-verrier Antoine LE BIHAN, a également été présenté lors de cette séance. Patrimoine de Plougasnou a contribué à sa création par un don de mille euros.
Photo : P. Virion