Guillaume TROADEC,
marchand et enseigne des garde-côtes.
✢ Ty Nevez ✢
marchand et enseigne des garde-côtes.
✢ Ty Nevez ✢
Au sud du bourg de Plougasnou s’étendait la frairie de Kerdalidec, du nom d’un hôtel seigneurial cité dans la réformation de la noblesse de 1543. À cette époque, il appartenait au noble Jean Le Roux et le lieu lui était « advenu par le décès de Marguerite Garnel, sa mère, non noble, laquelle maison ledit Le Roux tient exempt de fouages ».
La suite de l’histoire de cette maison n’est guère connue et le bien semble être acquis par Guillaume Troadec avant 1700.
Ce notable décide de moderniser son domaine et crée sur la route de Morlaix une nouvelle demeure. Pour bien marquer la nouveauté, l’ensemble est nommé « Ty Nevez » (la Maison Neuve) et le nom du promoteur est gravé sur le fronton d’une lucarne de la nouvelle maison. F : P : M : G : / TROADEC 1701 (F(ait) P(ar) M(essire) G(uillaume) TROADEC 1701). L’architecture du bâtiment accueille certains remplois mais fait preuve de modernité par l’édification, près de la grande cheminée, d’un kuzh- tôl (cache-table), élément de confort rarissime dans la paroisse de Plougasnou à cette époque.
La suite de l’histoire de cette maison n’est guère connue et le bien semble être acquis par Guillaume Troadec avant 1700.
Ce notable décide de moderniser son domaine et crée sur la route de Morlaix une nouvelle demeure. Pour bien marquer la nouveauté, l’ensemble est nommé « Ty Nevez » (la Maison Neuve) et le nom du promoteur est gravé sur le fronton d’une lucarne de la nouvelle maison. F : P : M : G : / TROADEC 1701 (F(ait) P(ar) M(essire) G(uillaume) TROADEC 1701). L’architecture du bâtiment accueille certains remplois mais fait preuve de modernité par l’édification, près de la grande cheminée, d’un kuzh- tôl (cache-table), élément de confort rarissime dans la paroisse de Plougasnou à cette époque.
De gauche à droite : Ty Nevez, croquis de l’architecte Lionel Heuzé, 1954. Archives privées ; Ty Nevez : Kuzh-tôl et puits ; lucarne avec inscription. Cl. C. Millet
Guillaume Troadec ne s’arrête pas là ; afin de marquer encore plus sa présence dans la paroisse, il fait ériger une croix. Une deuxième inscription se déroule sur les quatre faces du socle de ce monument, la Croix Neuve, situé aujourd’hui au carrefour des routes de Morlaix et de Lanmeur. On lit sur la face Est : 1702 ; sur la face Nord : F F : P : M ; sur la face Ouest : GVILLAUME et sur la face Sud : TROADE(C). Cette croix a-t–elle été érigée initialement près de Ty Nevez ou à son emplacement actuel ? Elle a probablement remplacé une croix plus ancienne car il existe un lieu-dit Groaz Coz près de Ty Nevez.
Croix Neuve et signature Guillaume Troadec, 1702. Cl. C. Millet
Né en 1657, Guillaume Troadec est l’époux en 1679 de Marie Carn dont la famille est originaire de Saint-Jean-du-Doigt. Elle lui donna 6 enfants, Joseph, Catherine, Marie (morte en 1688), Jeanne (morte en 1704) et deux autres.
Guillaume Troadec est manifestement l’un des notables influents de la paroisse. Il est cité à plusieurs reprises dans les registres paroissiaux de Plougasnou. En 1697, il est dit « honorable personne » parrain de G. Marzin ; en 1708, il est honorable marchand lors du baptême de Guillaume Le Gac. Il décède en 1731. Son petit-fils (fils de Joseph) mourut un an après lui en 1732, à l’âge de 21 ans. Il était alors étudiant en philosophie.
Guillaume Troadec est cité également comme enseigne des gardes côtes. Il construit sa nouvelle demeure dans une courte période de paix. À cette époque, à la fin du règne de Louis XIV, la France est en guerre perpétuelle avec le reste de l’Europe, Autriche, Hollande, Angleterre, Savoie .... La construction de Ty Nevez se situe entre la guerre de la ligue d’Augsburg terminée par le traité de Ryswick en octobre 1697 et le début de celle de la grande Ligue de La Haye créée en septembre 1701. C’est pourquoi notre littoral doit être défendu continuellement par les milices des garde-côtes. Elles montrèrent leur efficacité lors de la bataille de Camaret en juin 1694 suite à une tentative de débarquement anglais pour bloquer le port de Brest.
Guillaume Troadec commerce mais est prêt à défendre son pays contre toute agression étrangère.
Guillaume Troadec est manifestement l’un des notables influents de la paroisse. Il est cité à plusieurs reprises dans les registres paroissiaux de Plougasnou. En 1697, il est dit « honorable personne » parrain de G. Marzin ; en 1708, il est honorable marchand lors du baptême de Guillaume Le Gac. Il décède en 1731. Son petit-fils (fils de Joseph) mourut un an après lui en 1732, à l’âge de 21 ans. Il était alors étudiant en philosophie.
Guillaume Troadec est cité également comme enseigne des gardes côtes. Il construit sa nouvelle demeure dans une courte période de paix. À cette époque, à la fin du règne de Louis XIV, la France est en guerre perpétuelle avec le reste de l’Europe, Autriche, Hollande, Angleterre, Savoie .... La construction de Ty Nevez se situe entre la guerre de la ligue d’Augsburg terminée par le traité de Ryswick en octobre 1697 et le début de celle de la grande Ligue de La Haye créée en septembre 1701. C’est pourquoi notre littoral doit être défendu continuellement par les milices des garde-côtes. Elles montrèrent leur efficacité lors de la bataille de Camaret en juin 1694 suite à une tentative de débarquement anglais pour bloquer le port de Brest.
Guillaume Troadec commerce mais est prêt à défendre son pays contre toute agression étrangère.
MILICES GARDE-CÔTES
Les officiers garde-côtes dirigent une milice chargée de surveiller et défendre les côtes ; ils commandent également aux habitants des paroisses situées à moins de deux lieues de la mer. C'est dans un règlement de 1696 que l'on trouve pour la première fois l'expression de milices appliquée à la garde-côte. Capitaines, et leurs lieutenants et enseignes, font manœuvrer les paysans une fois par mois en temps de guerre et trois fois par an durant la paix
La compagnie ordinaire comprend 1 capitaine, 1 lieutenant, 2 sergents, 4 caporaux, 4 appointés, 39 canonniers et 1 tambour.
Un corps de garde est attesté en 1692 sur la pointe du château de Primel. Il sera reconstruit avec une batterie en 1744. Au début de la Guerre de Sept Ans en 1756, les défenses de la paroisse sont renforcées par un nouveau poste de garde à la pointe d’Annalouesten et une batterie à la pointe de Trehourhant (pointe de Saint-Samson). Enfin en 1776, une nouvelle batterie de 2 canons est créée à la pointe de Roc’h Louët 1.
Le général d'Empire Jean-Louis Dubreton, défenseur de Burgos en 1812, fut lieutenant de la compagnie de Plougasnou dans la division des canonniers garde-côtes de Lanmeur, le 10 avril 1790.
Christian MILLET
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1 cf. Inventaire du Patrimoine culturel breton